L’homme qui voulait être prince : les vies imaginaires de Michal Waszynski.

BLUMENFELD Samuel

L’auteur, journaliste au « Monde 2 », découvre en 1981 Le Dibbouk et son cinéaste Michal Waszynski. Au-delà du chef-d’oeuvre yiddish de 1937, le destin exceptionnel de l’homme s’impose à lui : il décide de faire sa biographie. L’itinéraire de Waszynski, né en 1904 en Volhynie et mort à Madrid en 1965, est singulier : d’abord metteur en scène médiocre mais populaire et prolifique pendant la guerre, il est caméraman dans l’armée du général Anders, puis vit en Italie où il se fait passer pour un aristocrate catholique et épouse une riche comtesse romaine malgré une homosexualité affichée. Il devient ensuite le vice-président peu scrupuleux des productions Bronston dans l’Espagne franquiste où il rencontre les plus grands acteurs américains (Charlton Heston, Ava Gardner)… Sa renommée, sa fortune et son influence lui valent l’estime des personnalités de l’époque.  Il faut être un cinéphile averti, de plus spécialiste du cinéma yiddish de l’entre-deux-guerres et des films “péplum” des années cinquante/soixante, pour apprécier l’étonnant parcours de cet imposteur de génie doublé d’un escroc dont la plus belle oeuvre restera Le Dibbouk. L’abondance de références cinématographiques obscures ennuie un peu alors que l’originalité et la démesure du personnage amusent.