L’homme qui s’est perdu

TRABAL Francesc

Lluis Frederic PicĂ bia a gĂąchĂ© sa jeunesse en reprenant tĂŽt l’affaire familiale. Ses fiançailles rompues, il ne voit plus de raison de poursuivre un travail acharnĂ©, vend l’entreprise et part en voyage. Un jour, il perd un objet auquel il tenait beaucoup. Le fait de le retrouver lui procure un bonheur tel qu’il tente de l’oublier Ă  nouveau. FascinĂ© par ce jeu, il dĂ©cide de perdre Ă  plus grande Ă©chelle.

 

Sans doute influencĂ© par Maurice Leblanc et son gentleman cambrioleur, pour qui le vol est un jeu de l’esprit, Trabal (Judita NB mars 1995), parti d’une idĂ©e originale, peine cependant Ă  faire dĂ©coller son rĂ©cit. Si on a plaisir Ă  retrouver l’écriture chĂątiĂ©e des annĂ©es trente qui rend si bien l’atmosphĂšre et les sentiments Ă  mots comptĂ©s (le livre parut en 1929), la rĂ©pĂ©tition du manĂšge de la perte et de la rĂ©cupĂ©ration devient vite lassante. Comme ArsĂšne Lupin, PicĂ bia dĂ©pouille et rend avec Ă©lĂ©gance, uniquement pour le panache, mais l’histoire devient trop rocambolesque lorsqu’il rĂ©ussit Ă  faire disparaĂźtre des sous-marins, un ministĂšre suĂ©dois ou cinq mille bĂ©bĂ©s chinois.