L’histoire peut attendre.

MADANI Rachida

Quittant Tanger, une femme s’engouffre dans un train, en quête d’un passé enfoui que son écriture cherche douloureusement à réinventer. Le train longe la mer et, à travers un va-et-vient de mots et de dessins que lui inspirent le paysage et ses rêves, surgissent sur la feuille où elle écrit : une plage, un figuier, un homme, un chien. Tout un dispositif encore ouvert sur des incertitudes avant que ne commence à s’organiser cahin-caha le récit mi-conte, mi-délire, ébauché entre veille et demi-sommeil. Après un détour par une grotte il lui faut descendre de plus en plus dans le labyrinthe de ses souvenirs pour reconstituer le sauvetage de l’homme sur la plage, ses peines et ses amours…

 

L’auteure, connue comme poète, outre l’élaboration de son histoire, expose, dans ce premier roman, la difficile mise en oeuvre de la création littéraire. Que garder ? Qu’éliminer dans cet inévitable affrontement de l’écrivain avec ses personnages et le lecteur ? Tout n’est pas limpide dans ce conte à la Shéhérazade, écrit dans une langue inspirée et lyrique.