Lettres à une jeune fille

BOUSQUET Joë

Le voile est levé sur cette correspondance mythique que Joë Bousquet adressa à une jeune étudiante, de trente-deux ans sa cadette, entre 1946 et 1949. « Poète immobile » depuis ce jour de 1918 où une balle allemande sectionna sa moelle épinière, il reçoit la fine fleur de l’intelligentsia littéraire et artistique de l’entre-deux-guerres, dans sa chambre aux volets clos de Carcassonne. Quand il fait la connaissance de celle qu’il appelle « Linette », puis « mon cher amour », il est submergé par une vague de fond affective largement exprimée dans cette centaine de lettres que les enfants de la dédicataire ont décidé de publier. En Pygmalion, soucieux de transmettre la quintessence de son savoir et de son expérience, il lui adresse livres, revues, et l’exhorte à partager sa foi quasi mystique en une fusion mutuelle. Écrite sous haute tension, c’est toute une alchimie du sentiment qui s’élabore confidentiellement sous nos yeux. Exigeant.