Avec deux adolescentes et un mari parti avec une autre élever des crocodiles au Kenya, Joséphine doit reconstruire sa vie et se sent dépassée. Médiéviste effacée, elle accepte d’écrire un livre dont sa soeur, très parisienne et tellement plus photogénique, endossera la plume, lui reversant les dividendes. Autour de ce mensonge s’articule l’histoire contemporaine d’une femme qui se révèle après une séparation, avec sa capacité de résistance et sa quête du bonheur.
Katherine Pancol écrit une partition sur les amours enfuies et naissantes, les blessures familiales, l’adolescence. À travers ses héros attachants, leurs penchants de midinette ou leur destruction appliquée, elle fait exister un monde réel et contemporain, émouvant ou pugnace, et prend en faute notre société d’apparences. L’écriture enlevée s’attache au langage des personnages. Mélange de modernité et de gouaille, de révolte et de tendresse, elle métisse les âges et les origines. Renouant avec le roman populaire, proche de J’étais là avant (NB mai 1999), ce bon livre, très actuel, fonctionne comme un scénario de feuilleton romanesque.