Les villes assassines

ALEXANDRE Alfred

Slack rĂšgne sur ce quartier sinistrĂ© de Fort de France oĂč prospĂšrent les pires trafics, prostitution, drogue, clandestinitĂ©. Les fins de semaine, ses « filles » dĂ©chirĂ©es par les Ă©clats de la sono et de la came dansent Ă  en mourir devant les recalĂ©s de la vie, gorgĂ©s de malheurs et de mauvais rhum. Un jour, Evane, amoureux fou de la favorite du caĂŻd, Winona, l’emporte sur sa moto vers le « bout de l’üle, le bout du monde » oĂč, coeur contre coeur, ils dĂ©couvrent l’espoir d’une autre vie. Mais on n’échappe pas au destin.

 

DĂ©laissant les considĂ©rations identitaires si frĂ©quentes dans la littĂ©rature antillaise, l’auteur martiniquais peint avec rage un espace urbain marginal soumis Ă  la violence, un monde de dĂ©classĂ©s qui n’ont d’autres rivages que l’alcool, le crack et le dĂ©sespoir. L’écriture, d’une poĂ©sie brutale, crue, inventive, parfois obscure, soutient l’histoire banale, tendre et funeste de ces deux ĂȘtres qui croyaient pouvoir par l’amour s’évader de l’enfer.