Les sous vivants

HELIOT Johan

DiffĂ©rentes tribus vivent dans la jungle qu’est devenue Paris. Soria, IlĂ©site, vit Ă  Notadam, qui offre une protection contre les rayons destructeurs du soleil et contre les ferhoms, ces monstres qui capturent les humains imprudents la nuit. Elle dĂ©cide de braver le danger, avec son meilleur ami, Selim, afin de retrouver son pĂšre disparu pendant une expĂ©dition. Sous terre, dans les tunnels, vivent ceux qui s’appellent les Hommes-Vrais. Ils surveillent et capturent les « sous-humains » de la surface, qu’ils exploitent pour leurs besoins. Parmi eux, Tigdal fait preuve d’un don d’observation qui lui permet de monter en grade.Anticipation classique dans sa forme, son Ă©criture et ses hĂ©ros, le roman rĂ©vĂšle progressivement son originalitĂ© dans l’univers bien organisĂ© qu’il propose ; organisĂ© Ă  chaque niveau, surface ou tunnel, et dans l’articulation des deux. On peut sentir l’influence de quelques prĂ©dĂ©cesseurs (H.G. Wells, Éric Simard…) La construction en miroir (un chapitre Soria, un chapitre Tigdal) souligne l’arbitraire des prĂ©jugĂ©s qui prĂ©valent d’un cĂŽtĂ© comme de l’autre, et participe Ă  entretenir le suspense. Les hĂ©ros sont attachants, notamment Selim qui, par les lĂ©gendes qu’il imagine, donne sens au monde et maĂźtrise sa peur. Un roman captivant, intĂ©ressant, au-delĂ  du plaidoyer sous-jacent pour la diversitĂ© et l’entente.  (M.D. Et F.C.)