Les singes bleus.

IKEZAWA Natsuki

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Yoriko, jeune et brillante volcanologue, ne vit que par et pour les plaques tectoniques du mont Asama (Japon). Professeur d’une rigueur exemplaire, elle met volontairement entre parenthĂšses l’aventureux photographe Shogo afin d’éviter tout trouble intĂ©rieur. Mais l’étrange publicitaire Monden lui dĂ©taille un jour avec force arguments adroits son projet Kismet (“destin” en turc), fondĂ© sur une mise Ă  disposition tĂ©lĂ©phonique alĂ©atoire de rĂ©cits variĂ©s, puis de prĂ©visions individuelles. D’abord incrĂ©dule puis participative, Yoriko commence alors Ă  remettre en question ses dĂ©sirs, doutes et projets personnels


 

L’auteur dĂ©montre avec un ton original et une grande finesse la tentation frĂ©quente de dĂ©vier le cours naturel des choses dans l’espoir d’un quelconque profit
 Le pouvoir Ă©vocateur des mots peut facilement, sans rĂ©flexion prĂ©alable, gĂ©nĂ©rer des existences dĂ©sincarnĂ©es et uniformisĂ©es. Des questions mĂ©taphysiques essentielles, telle l’irruption de l’irrationnel dans une vie rationnelle, sont posĂ©es avec poĂ©sie et dĂ©licatesse : ce plaidoyer pour la rĂ©appropriation d’un monde rĂ©el, sensible, non plus calculateur ni soumis, a un charme certain.