Les Républicains

GUILBERT Cécile

Elle, que ses camarades de la promotion 86 de Sciences Po – celle de Copé, Beigbeder, Pujadas, Roumanoff – appelaient la fille en noir, retrouve sur un plateau de TV un autre ancien qui a fait son chemin dans les cabinets ministériels de droite. Elle, de sensibilité socialiste, a préféré une carrière littéraire plus feutrée. Quels liens vont-ils renouer en cette soirée de retrouvailles ?    

Avec un plaisir affiché, un style enlevé, un sens de la formule et une plume assassine, l’auteur, essayiste et romancière (Le musée national, NB juillet 2000), égratigne à tout va. La gauche et la droite, de la cohabitation Mitterrand-Balladur à nos jours, sont passées au rouleau compresseur par les deux héros, bien campés dans le système. Les hommes politiques de tous bords en prennent pour leur grade, ceux des médias et des affaires pareillement. Certains portraits, dans le genre vitriol, sont brillamment troussés – Mitterrand, Balladur pour hier, Hollande, Sarkozy, Marine Le Pen pour aujourd’hui. Cécile Guilbert dénonce avec force le « délire égotiste des politiques parisiens » et fait le constat d’un pays « devenu une pétaudière, un patchwork d’intérêts catégoriels ». Un livre grinçant et drôle dans son outrance, qui vient à point nommé. (L.K. et E.Ca.)