Les printemps sauvages

LOUP Douna

Olo attend seule que sa mère rentre du travail, tard le soir. La fillette joue dans la nature, se baigne nue dans l’étang, apprend les plantes et les oiseaux. À dix ans, elle découvre une photo de sa maman avec elle, bébé, et un petit garçon inconnu. Sa mère lui avoue que son père est parti avec Ores. Ce frère aîné qui grandit loin d’elles lui manque. Quand Olo a treize ans, elles abandonnent tout et partent sur la route. À travers champs et bois, de ferme en ferme, parfois une ville pour travailler, elles vagabondent jusqu’à ce qu’elles atteignent une île océanique. À dix-sept ans Olo se sent bien, libérée, forte. Sa mère décide alors qu’elle peut partir seule de son côté…

Roman d’apprentissage écrit à la première personne, intense et sensuel. La narratrice entrecoupe le récit de son « ensauvagement » de courts paragraphes poétiques un peu mystérieux et désespérés qui font allusion à un après catastrophique, comme une ode à l’éphémère. Au commencement, les descriptions de la nature sont élégiaques, puis progressivement la jeune femme se radicalise, lutte pour ses convictions, s’oppose aux autres membres de la communauté qu’elle a rejoints. Pas de message prosélyte, même si le roman documente parfois avec précision certaines recherches socio-philosophiques actuelles (cercles restauratifs, gestion des conflits, marginalité heureuse, sensibilité au vivant, etc.). En fin d’ouvrage, une liste de conseils pour bien s’ensauvager apporte une note gentiment ironique qui relativise ce qui précède. (J.G et T.R)