Les papillons de Risha

HOSANY Amarnath, LEE-DIEBOLD Minji

Risha, 8 ans, n’a jamais parlé. Mais elle entend parfaitement, et le bruit des cris ou des voitures la dérange. Elle préfère se réfugier dans le verger, où elle admire le ciel et les nuages qui semblent obéir à ses doigts. Chez elle, c’est un peu trop calme : chacun est réfugié dans sa bulle électronique, télé, ordinateur ou téléphone. Un soir d’orage,  une panne d’électricité sème l’agacement dans la maison. Seule Risha est ravie : elle profite de la lueur de la bougie pour faire apparaître en ombre chinoise une chenille sur le mur, qui se transforme en papillon. La famille est captivée. L’album, sans nuances, dénonce la non-communication qui découle de l’usage trop exclusif des outils électroniques modernes et célèbre les joies simples nées de l’imagination, amplifiées par le partage. Le détour par les bruits de la ville au début ne semble pas vraiment utile, sinon à pointer un autre fléau moderne au passage.  L’illustration aux crayons et encres est très expressive, et tend à amplifier l’aspect manichéen du texte, notamment dans la première partie. Elle met en valeur les images nées des rêveries de la fillette, présentée comme plus sage dans son handicap que tous ses contemporains. Un album trop démonstratif pour séduire. (M.D.)