Les ombres

JORDAN Neil

Les brumes irlandaises effacent les contours de toutes les réalités : celles que Nina, née avant 1900, assassinée en 1953, transcende avec un imaginaire exalté. L’Ombre qu’elle est désormais revit les paradis de l’enfance à la campagne avec Gregory, demi-frère trop proche, leurs amis, George et sa soeur : inséparable quatuor, sans oublier Esther, la poupée médium. Brève et inoubliable, la liaison de George et Nina scelle son destin : elle fuit. Théâtre et cinéma la révèlent. Les horreurs de la Grande Guerre meurtrissent les garçons : George sombre dans la folie, Gregory accompagne Nina dans les légèretés du spectacle tandis que celle-ci s’avance vers son funeste destin.  Passagère intemporelle d’un au-delà fantastique empli de rêves, de symboles, Nina analyse avec subtilité comportements, désirs, déchirures de vivants si charnellement présents. Une deuxième partie moins onirique, plus descriptive, raconte le destin de chacun. Grâce à une construction rigoureuse, un style très personnel, ces deux mondes cohabitent harmonieusement. Cinéaste, l’auteur a écrit un roman envoûtant, lyrique, très visuel, aux thèmes multiples, où vivants, spectres et nature entrent en résonance.