Les oies de Baba Yaga. Un conte de Russie

Irina est chargée par ses parents de veiller sur son petit frère le temps d’un aller et retour au marché de la ville. Irina promet mais très vite se laisse distraire, laissant la part belle aux oies de la sorcière Baba Yaga qui compte faire un mets de choix de la tendre chair du petit Ivan . L’inconséquente et dédaigneuse gamine va avoir besoin de l’aide du fourneau, du pommier et de la rivière qu’elle a pourtant bien maltraités.  

Bien que Baba Yaga n’ait pas ici de jambe de bois, cette présentation du célèbre conte russe est conforme à la tradition. L’affreuse sorcière vit bien dans une cabane montée sur pattes de poulet et elle ne porte pas de foulard : scandale pour les moujiks d’autrefois. Conçu comme une ritournelle, le récit se déroule en boucles sur tempo unique avec reprise de refrains. On pourrait presque en entendre la musique. Le fonds uniformément beige des pages, relativement terne, évoque une certaine mélancolie. Costumes et décors, travaillés en collages, sont eux aussi en accord avec la tradition et la petite fille au visage expressif ne manquera pas de susciter des réactions chez le lecteur. En complément de l’histoire vient un « mode d’emploi » de la « grande Russie » d’hier et d’aujourd’hui qui n’intéressera que des lecteurs déjà confirmés (8 ans et plus), curieux de situer un pays dans un contexte qui se veut général.