Incarnés par Guy, Philippe et Charles, qui raconte leur adolescence, voici caricaturés « les petits minets qui mangent leur ronron au drugstore » chantés par Jacques Dutronc en 1966. Issus de famille fortunées du VIIIe et XVIe arrondissement, ils en sont les représentants antipathiques, rebelles, snobinards, destructeurs et arrogants. En 68, année du bac, les trois copains participent activement au chaos général, noyant leur bourgeoisie originelle dans la G.P. (gauche prolétarienne) mais toujours avec un orgueil de caste. Après un passage à la fac de Vincennes où ils écoutent les cours de Deleuze, la fréquentation des lieux mythiques de l’époque, les orgies de drogue, d’alcool, de sexe, la bande se transporte chez les hippies de Californie et se disperse. L’auteur (Kung-Fu, NB février 2007), en chapitres courts, phrases sèches et ton vif, met en scène le mal être existentiel du trio. Seule la personnalité du narrateur parvient à instiller quelques moments d’émotion. (A.C. et D.C.)
Les minets
ARMANET François