Les matins de Jénine

ABULHAWA Susan

Cruels sont les destins des membres de cette famille palestinienne entre 1941 et 2002. Les horreurs de l’Histoire ne les épargnent pas, sur trois générations. La parole est surtout dévolue à Amal, née en 1955 dans le camp de réfugiés de Jénine. Elle voue d’emblée un véritable culte à son père et à Youssef, son frère aîné. Un autre frère, kidnappé encore bébé par un soldat israélien, est devenu juif. Lui-même ne le saura – et tous ne le sauront – qu’à la mort de son ravisseur. Quand Amal rencontrera enfin ce frère inconnu, il y aura eu beaucoup de morts – et un peu moins de naissances. Elle aussi a eu une fille, adulte à son tour…  Intéressant d’un bout à l’autre, car rien de ce qu’il évoque ne peut laisser indifférent, ce roman souvent bouleversant, écrit par une Palestinienne qui vit aujourd’hui aux États-Unis, manque cependant d’un vrai souffle. Peut-être est-il trop ambitieux et veut-il trop en dire… Les pages les plus intimes sonnent plus vrai que d’autres, plus politiques.