Les hommes tremblent

LINDON Mathieu

Martin tremble. Est-ce le froid, la peur, la maladie ? Au pied de l’immeuble, d’un ton de prĂ©dicateur, il invective les passants, leur disant de trembler Ă  leur tour. DĂ©jouant les codes, il squatte enfin le hall qui devient, envers et contre tous, son nouveau domicile fixe ; et lorsqu’il fait venir sa Martine, la situation devient vraiment gĂȘnante. Et tandis que les uns cherchent Ă  prouver leur mansuĂ©tude, les autres complotent pour se dĂ©barrasser du couple
 avec humanitĂ©. PropriĂ©taires, locataires, visiteurs, dĂ©marcheurs ou facteur : Mathieu Lindon, dĂ©jĂ  connu pour Ce qu’aimer veut dire (NB mars 2011), regarde tout ce petit monde par le trou du judas. Conçu comme une succession de saynĂštes, le roman en forme de tragi-comĂ©die reste dans un registre superficiel et n’apporte que peu de sujets de rĂ©flexion. Hypocrite, dĂ©daigneuse ou compatissante, de cette sociĂ©tĂ© Ă  peine imaginaire l’auteur nous amuse, mais au ton dĂ©licieusement caustique du dĂ©but succĂšdent des situations excessives qui tournent parfois Ă  la caricature. Ce roman qui reste plaisant dĂ©montre que misĂšre ostentatoire et conscience sociale supportent d’ĂȘtre traitĂ©es avec humour.