Les hommes morts.

BÄRFUSS Lukas

Il est des hommes Ă  qui la vie semble Ă©trangĂšre. Tel est le cas de ce libraire qui vit en Suisse allemande et dont la vie passe sans qu’il ait prise sur elle ou qu’elle ait prise sur lui. Il vient d’abandonner son Ă©pouse, accepte toutefois d’aller passer quelques jours avec elle dans leur maison de vacances, en Italie du Nord, accompagnĂ©s de leur fille et de son petit ami. Un jour, il emmĂšne le jeune homme marcher dans la montagne pour rejoindre un beau point de vue au-dessus d’une riviĂšre aux flots furieux.  Si l’absurde de la mort rĂŽde tout autour du narrateur, en ouverture avec l’enterrement de son ancien ami, en finale avec l’accident Ă©nigmatique lors de sa balade en montagne, l’absence de toute Ă©motion, donc de toute vie, sous-tend tout le rĂ©cit. C’est un hĂ©ros proche de L’Étranger de Camus que propose ce dramaturge suisse de trente-cinq ans. Son livre en a l’écriture, retenue, sĂšche, prĂ©cise et l’atmosphĂšre froide, dĂ©vitalisĂ©e. Si ce premier roman est d’une bonne facture formelle, il ne touche guĂšre.