Les heures silencieuses

JOSSE Gaëlle

Dans son journal, Ă©crit entre novembre et dĂ©cembre 1667, Magdalena se prĂ©sente comme la joueuse d’épinette vue de dos, au centre du tableau d’Emmanuel De Witte reproduit en couverture, riche maĂźtresse d’une riche maison. Elle Ă©voque son enfance, son mariage, sa vie de femme pieuse et sensible qui met au monde beaucoup d’enfants et en perd quelques-uns. Épouse d’armateur, conseillĂšre avisĂ©e, elle dĂ©crit les arrivĂ©es joyeuses des bateaux, leurs dĂ©parts teintĂ©s d’anxiĂ©té 

 

GaĂ«lle Josse fait vivre une Ă©poque, une atmosphĂšre, et l’on s’y croit : on s’imagine dans cet intĂ©rieur hollandais, on devine l’agitation des quais de Rotterdam, on effleure la faĂŻence de Delft, on entend le son de l’épinette. Dans un genre souvent pratiquĂ©, le style est Ă©lĂ©gamment datĂ©, le vocabulaire riche, les notations psychologiques fines. Mais trop d’évĂ©nements importants se succĂšdent en ces quelques pages et restent en suspens. Ce premier roman, prometteur, aurait mĂ©ritĂ© une construction et un suivi plus adroits.