Les grandes et les petites choses

Nina peine à trouver sa place dans la société. Son grand père, juif polonais, a été déporté ; son père, noir et musulman, professeur taciturne, ressent encore sa condition d’ancien colonisé. Elle étudie le droit à Assas et ne s’y sent guère admise. Elle se découvre heureusement un talent pour l’athlétisme. Un mélange difficile à assumer, même avec l’amour de sa famille.  Rachel Khan est actrice. Elle était conseillère culturelle à la région Île-de-France. Ce premier roman est largement inspiré par sa propre histoire. Sa famille, ses études, les championnats d’athlétisme sont bien réels. Mais l’intérêt de son récit réside ailleurs, dans les peines qu’éprouve une adolescente confrontée au racisme ordinaire, rejetée par les uns, puis les autres, à la difficulté d’intégrer une société relativement fermée. Les descriptions sont émouvantes et Nina suscite une empathie qui rejaillit sur l’auteur. La lecture est facile avec un brin de gouaille banlieusarde. Ce n’est pas un essai sociologique sur les problèmes interethniques ou religieux, mais une tranche de vie d’une héroïne originale. (E.G. et B.T.)