Les gens indispensables ne meurent jamais

GUTFREUND Amir

Dans les annĂ©es 1970, Ă  HaĂŻfa, Amir, le jeune narrateur, vit heureux au sein de sa famille et des amis de celle-ci. Sous cette insouciance affichĂ©e se cache la nĂ©cessitĂ© pour lui de savoir comment ses ascendants ont vĂ©cu les ghettos et les camps de concentration de la seconde guerre mondiale. La complexitĂ© des liens de parentĂ©, et aussi la difficultĂ© Ă  faire parler ses grands-pĂšres Lolek et Yossef ne l’aident pas dans sa dĂ©marche. Ruse et naĂŻvetĂ© bien utilisĂ©es lui permettent, au grĂ© des rĂ©cits fragmentaires que lui font ces survivants, de restituer les horreurs du gĂ©nocide. Ce long et Ă©prouvant roman est traduit avec le concours de la Fondation pour la mĂ©moire de la Shoah. La prose en est gĂ©nĂ©reuse, fluide et vivante, accumulant toutefois Ă  l’excĂšs les dĂ©tails, notamment dans la premiĂšre partie. S’appuyant sur des sources familiales, alliant la tragĂ©die et l’humour, l’histoire et le quotidien, l’auteur – un IsraĂ©lien de quarante ans – parvient Ă  faire sourire, Ă©mouvoir. Et rĂ©flĂ©chir : des gens normaux ont conçu la Shoah, des gens normaux en ont Ă©tĂ© les victimes.