Mon holocauste

Maurice Messer, survivant de la Shoah, préside le Mémorial de l’Holocauste à Washington. Son fils Norman a pris la tête d’Holocaust Connections Inc., une entreprise florissante, qui décerne un label de conformité à toute cause prétendant au statut de victime de génocide. Tout irait bien pour eux si leur petite-fille et fille unique ne s’était retirée au carmel d’Auschwitz. Profitant d’une visite des installations concentrationnaires qu’ils organisent pour récolter des fonds pour leur musée, les Messer espèrent enfin revoir et exfiltrer Nechama, désormais soeur Consolatia de la Croix. À sa sortie aux États-Unis, le roman satirique de Tova Reich a fait grincer des dents autant qu’il a suscité l’enthousiasme. Rejetant toute autocensure de son expression artistique, l’auteur s’attaque à un tabou quasi-inviolable : le souvenir de l’holocauste. Sans mettre en doute son talent de caricaturiste et de polémiste, on peut être vite déçu et lassé par la faiblesse du dispositif romanesque qui importe moins que la sarabande grotesque de personnages absurdes attirés par le business du souvenir des camps de la mort : des escrocs sans envergure, des clowns manipulateurs et ridicules. Un tour de force original et courageux mais un peu ennuyeux, vain et souvent confus.