Les femmes de mon père

AGUALUSA José Eduardo

Faustino Mauro fut le grand musicien angolais des années soixante. Il est mort auréolé d’une gloire maintenant estompée, d’une réputation de séducteur et d’une paternité enviable : dix-sept enfants. En quête de sa véritable identité, Laurentina, sa dernière fille, reporter et cinéaste, veut réaliser la biographie de cet homme ; elle interroge les derniers témoins et des femmes attendries au souvenir d’inoubliables moments amoureux. L’itinéraire africain, riche de rencontres et d’échanges entre passé et présent, révèle une naissance pleine de surprises, mais aussi la renaissance d’un pays violemment libéré du colonialisme portugais.  La construction de ce roman exubérant enchaîne interviews, narration, conte, poésie ; il est difficile de saisir qui est l’interlocuteur de ces récits pourtant introduits par des titres allusifs. Il faut s’imprégner des sortilèges de l’Afrique, de sa sensualité, de son paysage humain fascinant et pénétrer, sans cartésianisme, dans un monde sensible et imaginatif que l’auteur de La guerre des anges (NB janvier 2007) a déjà arpenté avec un intérêt fervent.