Les dimanches où il fait beau

COLOT Marie

Son père a dit de lui qu’il est un « attardé ». Que faire pour échapper à la « sanction » d’ un placement en institution ? Se réfugier sous son lit quand l’angoisse monte ou affronter le monde extérieur et la cruauté des autres enfants qui jettent loin dans l’eau son ballon ? Va-t-il pouvoir le récupérer pour ne pas décevoir une fois encore son père ?

Un tout petit livre, un « mouchoir de poche » aux pages noires sur lesquelles texte et dessin s’inscrivent en blanc. Un monologue intérieur émouvant fait entendre la détresse sans larmes d’un enfant  « pas comme les autres » à qui manque douloureusement l’estime de son père. Conscient de le décevoir, il est cependant incapable de le satisfaire : là est le handicap ! Tout cela, en très peu de mots, révèle des qualités d’analyse et d’empathie. La tension dramatique du récit, organisé vers le suspense final, culmine en un dénouement positif et pudique. Le non-dit vaut mieux que de longs discours. L’illustration a les mêmes qualités : suggestive, elliptique, elle met l’accent sur ce qui fait signe.