Les couloirs du temps.

MAMLEÏEV Iouri

Alors qu’il se promène dans le quartier de l’Arbat à Moscou, Pavel est accosté par un vieillard qui lui conseille d’aller à une réception pour rencontrer « une société choisie ». Parmi tous ces inconnus, il voit une fille dont il tombe amoureux et une autre avec laquelle il aura une rapide expérience sexuelle dans un placard. Revenu le lendemain pour rapporter un manteau emporté par mégarde, rien ne correspond à son souvenir, bien au contraire, ceux qu’il a vus la veille sont morts depuis longtemps, lui dit-on. Et c’est ainsi qu’il pénètre un autre monde, un monde glauque où le temps n’est qu’une illusion, les humains autant de semi-cadavres vivant en marge de l’espace et du temps. Ces personnages, totalement absurdes, semblent avoir pour mission l’exploration des cercles insondables de l’être… Le lecteur qui n’est pas rompu à ce genre de subtilités risque d’être vite dépassé, et ce, malgré un style agréablement familier et débonnaire. Excellent spécimen de littérature grotesque comme La Dernière comédie (N.B. oct.-nov. 1988).