Les Conversations

Après l’enterrement de son mari, Magda reçoit les « endeuillés », famille et amis. Elle, abîmée dans ses souvenirs, entame une conversation imaginaire avec Prune, inoubliable absente. Enfants, à Paris, elles habitent le même immeuble, adolescentes elles partagent vacances, confidences, projets. Leurs parents se reçoivent. En 1942, Prune et les siens s’effacent, victimes de la barbarie nazie. L’échec inexplicable de leur exil minutieusement organisé par le père de Magda bouleverse l’apparente cohésion familiale. Cet homme rejoint un lointain impénétrable, étranger à sa fille aimée qui en cherche la raison. La vieille Magda découvre la vérité avec horreur. Le portrait d’une femme exigeante et sensible est révélé au cours de conversations qu’elle mène avec divers personnages souvent apostrophés. L’écriture très élaborée, directe, maîtrise avec talent l’opposition entre silences lourds de questionnements et échanges narratifs sans dialogues. La romancière maintient suspense et émotion jusqu’ au dénouement inattendu, évoque les vies difficiles pendant l’Occupation et la construction plus ardue encore de son propre itinéraire dans l’incompréhension générale. Ce premier roman sur le thème de l’amitié et de l’absence est parfaitement abouti.