Frannie Langton, une mulâtresse, est accusée du double meurtre de ses patrons londoniens, mais ne se souvient de rien. En attendant son procès, elle se remémore sa vie. Née esclave dans une plantation de canne à sucre en Jamaïque aux environs de 1800, elle est placée au service direct de ses maîtres. Entre coups et punitions, elle apprend à lire et à écrire, sert de secrétaire à son père et maître, passionné d’expériences scientifiques, avant de partir à Londres pour être donnée à un illustre scientifique chez qui elle devient domestique, secrétaire et amante de sa maîtresse. Sara Collins, juriste passionnée d’écriture, choisit dans ce premier roman de rendre hommage à ses ancêtres jamaïcains, tout en faisant de Frannie la narratrice. C’est ce qui fait l’intérêt principal de ce livre. Bien des aspects du statut des esclaves sont ici retracés, leurs conditions de vie et de travail, leur soumission totale à l’autorité et à la fantaisie des maîtres. Ce roman narcissique et exotique laisse découvrir une réalité des plus scabreuses au milieu de trop nombreux clichés. L’expression confuse et paradoxalement allusive gêne tant la compréhension que l’on n’est jamais parfaitement certain d’avoir tout compris. (A.-M.G. et C.-M.T.)
Les confessions de Frannie Langton
COLLINS Sara