Les aigles ne tuent pas les mouches

BABA Luc

Zoé -yeux marron et cheveux ternes – sait qu’elle n’est pas belle mais ce matin-là, après les cours, le beau Walter, comme une gifle, lui confirme sa laideur. De retour dans sa chambre, après s’être défoulée sur sa poupée Barbie à grands coups de cutter, elle décide de devenir méchante. Tout est tristesse et ennui. Pour y remédier elle crée un blog : le « club des moches ». La première inscrite, Alizée,  trouve le slogan : « les aigles ne tuent pas les mouches » mais le recrutement est difficile et le programme inexistant. Chez Zoé, la famille, déjà pas très unie, se disloque complètement, sa soeur part vivre avec son copain, son père quitte le foyer pour s’installer en ville, sa mère déprime.

En quelques mois, grâce au « club des moches » et à certains événements exploités par le romancier comme des révélateurs (la chimio subie par la belle Coralie, la rencontre avec le vieux couple d’apiculteurs), Zoé, regard lucide et acéré, passe lentement de l’adolescente passive,  agressive, repliée sur elle-même à une prise de conscience de ce qui compte vraiment. Elle peut désormais s’assumer, faire la paix avec sa laideur. Un roman réaliste et subtil à l’humour incisif sur les complexes et les souffrances cachées de l’adolescence.