L’envers d’une vie

Paul-Armand, au physique ingrat, n’a pas été gâté par la vie. Balloté entre un père naturel qui le reconnaît mais le méprise, un père adoptif distant, second mari de sa mère aimante et absente, il s’est forgé une personnalité au gré des événements. Divorcé de France dont il a une fille, Anne, il se remarie avec une jeune veuve de la guerre d’Algérie. Mais est-il vraiment le père d’Anne ? Celle-ci devient pourtant le fil conducteur de son existence. Caroline Pascal a déjà campé ses personnages dans le monde confiné de la bourgeoisie (La femme blessée, NB décembre 2009). Elle trace à rebrousse-chemin la vie de son héros et fait découvrir peu à peu sa personnalité complexe, blessée, mégalo et souvent attachante. Le récit est empreint de compassion. L’écriture est belle. Les problèmes de la filiation sont abordés de façon très sensible, le héros se sentant aussi bâtard que le chien. Un roman à la construction originale et maîtrisé à la perfection.