L’enfant sauvage

BOYLE T. Coraghessan

En 1800, un enfant d’une douzaine d’années, nu, mutique et d’une incroyable saleté, est capturé dans l’Aveyron. Transféré à Paris, il est confié au docteur Jean Itard chargé de son insertion sociale, puis il est abandonné après un cuisant échec. Depuis le film de François Truffaut (1970), l’histoire est largement connue.

 

Après un récit volcanique (Les femmes, NB mai 2010), T.C. Boyle écrit, à partir des rapports de l’époque, une oeuvre littéraire d’une très grande sobriété, absolument bouleversante et que l’on ne lâche pas un instant. Il s’identifie à cet enfant, appelé Victor, qui, parce qu’il avait passé de nombreuses années seul dans la forêt, était considéré comme un monstre, un objet de curiosité et d’études scientifiques. Fallait-il croire Rousseau et son mythe du bon sauvage perverti par la société ? Était-il possible d’inculquer à cette « bête » des rudiments de civilisation ? L’ignorance psychologique de l’humain était si grande en ce début de XIXe siècle que l’apprentissage devint un dressage d’une grande violence. L’auteur nous fait revivre cette lutte au quotidien. Captivant.