L’enfant nucléaire

NOBODY Daph

Jiminy est né avec un don exceptionnel : son estomac secrète des acides qui digèrent les ingrédients les plus invraisemblables. Adolescent exclu et asocial, il a pour refuge une décharge publique. C’est là que son destin croise celui d’Alex. Cherchant à tirer profit de la folie digestive de Jiminy, tous deux se lancent sur les routes, proposant un show d’un genre particulier. Ailleurs, au coeur de la campagne électorale de l’Illinois, des déchets nucléaires encombrants sont transportés vers une zone industrielle désaffectée de Virginie pour y être stockés…

 

La lecture de ce roman dense et épais, mené avec maestria, fait balancer entre dégoût, fascination et compassion pour ce héros révulsant. Son don génère des scènes nauséabondes dont l’escalade, qui atteint le summum de l’horreur dans une scène de nécrophagie insoutenable, n’est en rien gratuite. Comme dans Blood Bar (NB, mars 2010), l’auteur choque pour aborder un problème fondamental : la société moderne transforme la Terre en une gigantesque poubelle. Le sort des déchets nucléaires pèse sur la conscience des hommes face aux générations futures. Avec l’interférence d’une histoire politico-policière morbide, de monstrueux le héros devient, dans un final de science-fiction, le « sauveur » de la planète.