L’Enfant de Calabre

Frédérique, écrivain, vit à Bruxelles, cherche le sujet de son prochain roman et s’interroge sur une photo énigmatique retrouvée à la mort de sa mère : qui est cette inconnue posant auprès de son père, maintenant décédé ? De Nice, sa ville natale, à Gênes, elle mène une enquête et reconstruit le mystérieux parcours de ce séduisant enfant de Calabre égaré dans la Légion où il a connu les atrocités de la guerre d’Indochine et les liens d’une indéfectible amitié. Les révélations se succèdent, homosexualité de Frédérique, liens familiaux éclaircis et surprenante réponse à sa quête d’identité. Le thème de la solitude affective abordé dans Face au Pacifique (NB juin 2009) imprègne à nouveau ce récit où une fille désemparée part à la recherche d’un père insaisissable. Des chapitres très (trop ?) narratifs retraçant la quête de l’héroïne alternent avec la description de la bataille de Dien Biên Phu en 1954, d’un réalisme plus efficace. S’insèrent aussi dans le récit les états d’âme de Frédérique, adressés à une grand-mère qu’elle n’a pas connue. Quelques situations scabreuses inutiles, des rebondissements souvent attendus, le passage continuel d’un sujet et d’une époque à une autre alourdissent la lecture.