L’écriture du monde

TAILLANDIER François

En l’an 550 les barbares occupent la péninsule italienne et, à Constantinople, Justinien tente de maintenir l’ordre dans son immense empire. Cassiodore, intellectuel éclairé issu d’une noble lignée romaine, se rallie au roi des Goths, Théodoric, qui règne à Ravenne. L’âge venant, il prend conscience de la vacuité d’une vie de pouvoir et s’alarme des troubles provoqués par les conflits religieux et militaires. Il choisit de consacrer son temps et sa fortune à la fondation du monastère de Vivarium, dédié à la réunion des cultures gréco-romaine et chrétienne. Un demi-siècle plus tard, Léandre, évêque exilé, et Théolinda, princesse lombarde, le relaient dans sa réflexion sur l’âge et sur la survie possible des valeurs humanistes. Très éclectique, François Taillandier est l’auteur de nombreux ouvrages (Le père Dutour, NB septembre 2011). Il fait renaître une période mal connue de l’histoire romaine et byzantine, traversée d’invasions et de rivalités sanglantes. D’une très belle écriture, ces trois récits basés sur des faits historiques retracent avec érudition la violence d’une époque chaotique, entre la fin d’un monde et les balbutiements du nouveau. En contrepoint, l’éternel questionnement de la quête spirituelle et de la transmission des savoirs apporte de la profondeur.