L’écliptique

WOOD Benjamin

Knell, peintre écossaise pleine de talent mais en panne d’inspiration, vit sur une île non loin d’Istanbul, dans un refuge pour artistes en difficulté avec la création. Un petit nouveau arrive au refuge, assez mal en point. Il se suicide et cela traumatise Knell qui tente de prévenir sa famille. Elle revit alors des épisodes de son passé, tout en essayant à grand peine de fuir le refuge…  

Dès le début, les personnages et le cadre passionnent. Et surtout la question de la création artistique : les relations entre artistes, les processus qui conduisent à une œuvre digne de ce nom, la frontière entre réel et imaginaire, les soucis du quotidien s’ajoutant à ceux relatifs à l’œuvre à mener à terme. L’évolution surprenante de la vie de l’héroïne pose la question de l’objectivité de chacun dans la perception du monde. Dès lors que l’essentiel se passe entre son œuvre et l’artiste, l’équilibre humain est fragile, l’affectif peut détourner du but, tout en étant un moteur, la perte de repère n’est pas loin de la folie… Un roman très intéressant de Benjamin Wood (Le complexe d’Eden Bellwether, NB octobre 2014), non exempt de pirouettes, qui fait réfléchir après avoir surpris. (E.B. et B.Bo.)