L’échelle de Scoville

VANTAL Anne, FARGUE Pauline

Une femme s’invite au vernissage d’une exposition de photos. Une phrase banale entendue ravive en elle un souvenir de lycée. Un nouvel élève, distingué, secret, menteur aussi, l’avait attirée, ainsi que sa meilleure amie. Séduites, elles ont fait ensemble des tentatives d’approche. La narratrice a même percé une partie de son mystère, découvert son luxueux appartement et sa solitude. Elle a éprouvé le besoin de taire ces rencontres à son amie, tout en se culpabilisant de porter une ombre sur leur amitié. Jusqu’au jour où…

À considérer les photographies qui précèdent le texte et servent d’invitation à imaginer une histoire, force est de tirer son chapeau à l’auteur car le défi était de taille : quelques portraits en gros plan, une mare en rase campagne, et des photographies en abîme dans les pages d’un livre ou carnet, assez hermétiques. On est pris par le roman, même s’il est presque indispensable de revenir sur les clichés pour saisir le lien entre les deux parties de l’exercice. Quant à l’échelle de Scoville, elle gradue les effets de brûlure du piment – ici des sentiments.