Le voyage immobile

GOBY Valentine

Anna, 14 ans, part en vacances avec sa famille. Dans une station service, alors qu’elle sort de la boutique, la vitrine fissurĂ©e explose, l’adolescente est griĂšvement blessĂ©e, les tendons de sa main droite sont sectionnĂ©s. En guise de rĂ©Ă©ducation, un kinĂ© prĂ©conise la pratique du piano, alors qu’elle n’en a jamais jouĂ©. Commence un douloureux apprentissage. Seul le mouvement compte, quatre notes toujours rĂ©pĂ©tĂ©es et sans effet, quelle frustration ! Elle abdique, refuse de jouer, son professeur se met au piano.

 

Un de ces petits livres qu’on ne lĂąche pas et qui vous touche tant l’écriture est vive, concise, sensible, dictĂ©e par la profonde empathie de l’auteur envers son personnage. L’adolescente se pose en victime, soumise Ă  une dĂ©pendance dont elle souffre et dont elle jouit. Dans cette rĂ©Ă©ducation forcenĂ©e, le piano, dont ses doigts morts ne tirent aucun son, est un ennemi. AveuglĂ©e par la rage, sourde Ă  la patience, elle reprend espoir quand elle accepte d’entendre, et de mener « la lutte contre le gĂ©missement ». Si le piano peut lui apporter la guĂ©rison, l’émotion distillĂ©e par la musique lui ouvre de nouveaux horizons, « un voyage immobile ».  Un texte poignant et positif.