Le Troisième Reich

BOLAÑO Roberto

Udo est en vacances en Espagne avec Ingeborg, son amie. Banal …sauf que ce jeune Allemand a une passion obsédante : les wargames, jeux de stratégie et de simulation. Presque célèbre à Stuttgart, et au-delà, comme champion, concepteur et rédacteur de revues spécialisées, il a apporté « Le Troisième Reich », au nom sans ambiguïté, et lui consacre des heures et des heures. Ingeborg lui fait rencontrer un couple de jeunes compatriotes plutôt extravertis, puis des autochtones équivoques, en particulier le loueur de pédalos, défiguré par d’affreuses et mystérieuses brûlures.

 

Le narrateur, Udo, tenant son journal, reste honnêtement au ras des faits mais il se livre aussi à une introspection parfois hésitante – il est à la fois précis et peu doué pour comprendre les motivations d’autrui. On pressent un danger, on ne sait trop d’où il viendra, ni qui devra payer son insouciance, son ignorance ou ses ambitions. Roberto Bolaño est mort en 2003 et ses ouvrages (Le secret du mal, NB mars 2009) sont régulièrement traduits en français. Le Troisième Reich a été publié en 1989. L’écriture en est claire, très précise, même à l’abord des zones obscures. Un roman qu’on ne lâche pas.