Le roman de Xénophon.

THÉODOROPOULOS Takis

Xénophon est ce jeune aristocrate athénien qui, devenu chef de guerre, dirigea la fameuse « retraite des dix mille » (soldats qui, enfin sauvés, crièrent « Thalassa ! Thalassa !). Il est surtout l’auteur d’écrits historiques, politiques et philosophiques. Takis Théodoropoulos, nourri de culture antique, rend à ce personnage statufié sa vie mouvementée, romanesque. Il le dépeint farouchement antidémocrate, ami de Socrate et de Platon, officier changeant de camp, ayant une vie privée, des amours jamais simples, évidemment. Au long de son existence, Xénophon rencontra des célébrités, des hommes politiques, des soldats mercenaires, des amis sincères, comme Socrate, des traîtres. Tous, par leur comportement et leurs sentiments, ressemblent étrangement à nos contemporains. Ressemblance soulignée par un style résolument moderne, distancié ou teinté d’ironie souriante. Les derniers chapitres rendent justice à des oeuvres de Xénophon injustement oubliées malgré l’admiration de penseurs comme Cicéron, Machiavel, Montaigne.  Minutieux comme La chute de Narcisse (NB avril 1995), ce roman extrêmement précis dans des inventions appuyées sur une grande érudition séduit par un rapprochement avec l’Antiquité exposé avec conviction, élégance et brio.