Le rôdeur des confins.

WHITE Kenneth

Pour Kenneth White, ouvrir un espace d’existence qui favorise une nouvelle présence au monde est une manière d’antidote au désenchantement créatif de l’Occident (cf. Le Plateau de l’albatros. Introduction à la géopoétique, NB juillet 1994). Pour mettre en pratique cette démarche, il arpente l’univers avec une prédilection pour tout ce qui est “confins, marges, limites”. Le journal de ses pérégrinations dans les terres du nord (Orcades, Scandinavie, Pologne, Canada) et du sud (Portugal, Andalousie, Maroc), de la Polynésie enfin, ouvre le présent sur de multiples rencontres et peuple le passé de ses écrivains, philosophes, explorateurs etc.

 

Toujours en éveil et disponible, l’auteur flâne au gré de ses humeurs, s’arrête rituellement dans bibliothèques et librairies et ne dédaigne pas les bonnes tables… Il peut deviser avec Strindberg ou Swedenborg comme avec n’importe quel quidam, s’émerveiller du vol des grues, gloser sur Copernic ou Camoens et “écrire la lumière qui passe…” Quand le bruit est envahissant, il s’esquive avec humour. Bref, suivre ce pratiquant de“cosmopoétique” et plonger à sa suite “dans la prose du monde” est un bonheur.