Le pouvoir

ALDERMAN Naomi

DĂ©sireux de connaĂźtre son avis, Neil envoie Ă  son amie Naomi un roman historique au contenu sensible : des adolescentes ont dĂ©couvert leur capacitĂ© Ă  envoyer de l’Ă©lectricitĂ© du bout des doigts ! UtilisĂ©e d’abord comme moyen de dĂ©fense vis-Ă -vis de comportements masculins dĂ©placĂ©s, cette facultĂ© va avoir rapidement des consĂ©quences cataclysmiques : la prise du pouvoir par les femmes. Roxy, fille d’un mafieux anglais et Allie, orpheline amĂ©ricaine abusĂ©e par son beau-pĂšre, sont les figures majeures de cette rĂ©volution. Margot va s’en servir comme un accĂ©lĂ©rateur de sa carriĂšre politique et Tunde, jeune journaliste nigĂ©rian, en sera le chroniqueur.  Loin de l’ambiance douce-amĂšre de Mauvais genre (NB juin 2011), Naomi Alderman se lance dans une sombre dystopie. Les femmes instaurent un matriarcat en soumettant les hommes et en reproduisant les violences de l’ancienne domination mĂąle, dĂ©sormais effacĂ©e des mĂ©moires. Religion fĂ©minine, Ă©ducation, sexualitĂ© de dominantes brutales sont inversĂ©es. L’intrigue dĂ©veloppe avec intensitĂ© les pĂ©ripĂ©ties romanesques jusqu’à la guerre. Les personnages principaux sont vivants, mais peu attachants. Le roman est ambitieux et brillant, mais un peu sec, schĂ©matique, Ă  cause de la reproduction systĂ©matique de comportements masculins archaĂŻques et ancrĂ©s. La dĂ©nonciation Ă  rebours est juste, mais trop dĂ©monstrative. (A.-C.C.M. et A.Le.)