Le pays du lieutenant Schreiber : le roman d’une vie

MAKINE AndreĂŻ

En 2006, AndreĂŻ Makine publie Cette France qu’on oublie d’aimer (NB juin 2006). Il reçoit une lettre d’un monsieur de quatre-vingt-huit ans. Des liens se tissent et l’écrivain encourage cet homme Ă  laisser des traces de son engagement pendant la seconde guerre mondiale. L’ouvrage, TĂȘte haute, ne rencontre pas le succĂšs escomptĂ©. C’est pourquoi AndreĂŻ Makine rend donc ici hommage au lieutenant Jean-Claude Servan-Schreiber et Ă  ses camarades, hĂ©ros oubliĂ©s ou mĂ©connus. Petit-fils d’un Prussien juif arrivĂ© en France en 1877, celui-ci possĂšde au plus haut point l’amour de la patrie, le sens de l’honneur et l’horreur de la barbarie. En 1939, Ă  vingt et un ans, il prend les armes ; dĂ©mobilisĂ© en juin 1940, il est ensuite renvoyĂ© de l’armĂ©e en application des lois anti-juives, entre dans la RĂ©sistance, est emprisonnĂ© en Espagne, gagne l’Afrique et participe Ă  la LibĂ©ration. Une intĂ©gration rĂ©ussie sous-tend ces souvenirs. Le rĂ©cit, pudique, touche ; l’amitiĂ© entre deux hommes d’ñges diffĂ©rents, qu’a rapprochĂ©s le partage de mĂȘmes valeurs, touche plus encore.