Les enfants d’Elisabeth

LEGRAIS HĂ©lĂšne

DĂšs 1939, des rĂ©fugiĂ©es de la guerre civile espagnole, enceintes et en piteux Ă©tat, se succĂšdent Ă  la maternitĂ© d’Elne, dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales. Elisabeth Eidenbenz, vingt-six ans, fille de pasteur, dirige cet Ă©tablissement crĂ©Ă© dans l’urgence par le Secours suisse aux enfants pour soulager la misĂšre des camps d’internement voisins. Fuyant le rĂ©gime nazi, affluent ensuite des familles juives et tziganes. GrĂące au dĂ©vouement et Ă  l’énergie d’Elisabeth, aidĂ©e de son amie Teresa, six cents enfants, sans doute vouĂ©s Ă  la mort, verront le jour dans cette maternitĂ© de fortune jusqu’en avril 1944.  Le fait que cette histoire soit vĂ©ridique donne une tout autre dimension Ă  ce roman construit comme Le destin des jumeaux FabrĂšgues (NB avril 2004). Madame Eidenbenz, ĂągĂ©e de quatre-vingt-treize ans, vit prĂšs de Vienne et a reçu la mĂ©daille des Justes en 2002. RĂ©digĂ©e par ses soins, la prĂ©face qui dĂ©note une grande modestie, est suivie du tĂ©moignage d’un enfant Ă©voquĂ© dans le rĂ©cit, preuve vivante de cet exceptionnel parcours humanitaire. Ce roman, sur fond de guerre (et de pouponniĂšre) a le mĂ©rite d’ĂȘtre tonique, gĂ©nĂ©reux et simple.