Durant le boom des années quatre-vingt-dix, Jordan Belfort crée une société de courtage qui introduit en bourse des petites entreprises. Le Loup de Wall Street se sert au passage en utilisant des prête-noms et manipule cyniquement les cours des actions en fonction de ses intérêts. Pour blanchir l’argent, il transfère du cash sur un compte en Suisse au nom d’une vieille tante anglaise. Ses gains astronomiques lui assurent un train de vie extravagant. Mais pour surmonter le stress, prix de ses combines, le jeune golden boy devient de plus en plus dépendant de la drogue, et la SEC, police des marchés, comme le FBI, cherchent à l’épingler. La chute est aussi vertigineuse que l’ascension.
Jordan Belfort croque son portrait et celui de son entourage déjanté, dans la langue crue et imagée des voyous de la finance, avec un humour acéré. Il restitue lucidement l’engrenage infernal dans lequel il s’est englué, et l’autodérision sauve le récit de ses turpitudes, folies et débauches. Cette autobiographie délirante, peut-être un peu longue, terreau rêvé pour un scénario cinématographique, est édifiante, et montre combien ces pratiques malsaines ont pu contribuer à l’éclatement de la bulle financière.