Le lagon noir

INDRIDASON Arnaldur

1979, au temps de la guerre froide, sur une base amĂ©ricaine Ă  l’aĂ©roport de Keflavik en Islande. Le corps d’un ingĂ©nieur local qui y travaillait est repĂȘchĂ© dans un lagon. L’inspecteur Erlandur est chargĂ© de cette affaire rendue compliquĂ©e par l’hostilitĂ© des Islandais envers les militaires et par l’arrogante fiertĂ© de ces derniers. Il est heureusement aidĂ© par une jeune policiĂšre noire amĂ©ricaine. En parallĂšle, il veut Ă©lucider la disparition, vingt-cinq ans auparavant, d’une Ă©tudiante de dix-neuf ans et recherche tous ceux qui l’ont connue. Ces enquĂȘtes Ă©voluent dans deux milieux forts diffĂ©rents qui ne se rencontrent pas, mais reprĂ©sentent bien le contexte des deux Ă©poques. D’une part les services amĂ©ricains, thĂšme du prĂ©cĂ©dent roman d’Arnaldur Indridason (OpĂ©ration NapolĂ©on, NB novembre 2015), qui utilisent dans les annĂ©es soixante-dix l’implantation des bases nordiques, entretenant des relations ambiguĂ«s avec les habitants ; d’autre part ces Ă©trangers qui apportent depuis les annĂ©es cinquante un courant de modernitĂ© dont les jeunes cherchent par tous les moyens Ă  profiter. Si le suspense s’étiole un peu vite au grĂ© de curieuses coĂŻncidences, l’atmosphĂšre de la vie en Islande est toujours peinte avec rĂ©alisme et les personnages secondaires, bien campĂ©s, maintiennent intĂ©rĂȘt et empathie. (V.M. et B.Bo.)