Le Journal de Maria : une institutrice soviétique dans la guerre 1941-1943

GUERMANOVA Maria

Découvert en 2002, ce journal d’une jeune institutrice russe de dix-neuf ans couvre les années d’occupation allemande dans un petit village de 1941 à 1943. Ne pouvant exercer son métier, elle y raconte sa dure vie de paysanne : travaux agricoles, soins aux bêtes, filage et tissage du lin, pénuries et difficultés d’approvisionnement mais aussi ses lectures, ses amitiés, ses amours, les fêtes villageoises. Elle décrit également les exactions et crimes commis par l’ennemi, les relations avec les partisans, l’attente de la libération du pays par l’armée soviétique. Si ce témoignage écrit avec une grande liberté de ton, donne un éclairage intéressant sur l’état d’esprit de la population rurale soviétique et sur l’ambivalence de ses sentiments envers le régime de l’époque, l’envahisseur, et même les partisans, il est, et c’est dommage, d’une lecture assez fastidieuse. Le style est plat, lourd, répétitif, truffé de noms de personnages sans relief. À dire vrai la longue préface de trente pages écrite par l’historien Nicolas Werth et l’ethnologue Oleg Nikolaiev, excellente synthèse du contenu du journal, est la partie la plus intéressante du livre car elle en dégage la substantifique moelle.