Le Jour avant le Lendemain

RIEL Jørn

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Ninioq et son petit-fils Manik ont été débarqués sur un ilôt pour veiller sur la viande et les poissons mis à sécher. Le petit garçon apprend à manier le harpon, à dépecer son premier phoque. Mais le temps passe et personne ne revient les chercher. Ils regagnent le camp et  ne trouvent que des cadavres. Les voilà seuls dans le terrible hiver arctique.

Jorn Riel, ethnologue, s’inspire de la découverte qu’il fit sur une île du Nord Est du Groenland de deux cadavres d’Inuits, morts au XIXe siècle. Conteur, il imagine un scénario qui est l’occasion de faire revivre les derniers moments de la tribu. La fin est poignante avec la mort choisie, dernière manifestation de tendresse de la grand-mère. Auparavant le récit ressuscite, avec la verve des Racontars, les croyances et les coutumes d’une civilisation ignorant le métal, avant l’intrusion des Blancs, la disparition des rennes, la famine, la maladie : Les huiles sur toile d’Olivier Desvaux peignent avec force les étendues désertiques, la froideur et la dureté de la glace, la violence de la mer, la profondeur de la nuit. La tonalité froide et sombre illustre la tristesse de ce destin mais la lumière qui se dégage néanmoins des images est celle de ces vies ranimées par le récit.