Le jeu des circonstances

1938-1941. Destins croisés. L’Allemand Thomas, licencié par son entreprise américaine, met son expérience professionnelle au service du régime nazi pour planifier l’élimination des Juifs polonais, d’abord à Berlin puis à Varsovie. À Leningrad, Alexandra, issue de l’intelligentsia juive, méprisant les faiblesses de son milieu familial, devient une collaboratrice zélée de la police politique. Leurs chemins se croisent en juin 1941 lorsque le pacte germano-soviétique vole en éclats. Nir Baram, jeune écrivain israélien, trace ici de façon magistrale le portrait de deux personnalités complexes et semblables sur plus d’un point. Jeunes gens “bien”, conformes à leur milieu, talentueux et très ambitieux, qui, n’hésitant pas à servir des gouvernants qu’ils jugent pourtant sans complaisance, se rendent responsables des pires atrocités. L’individualisme exacerbé les mène au déni de leur propre culpabilité au sein d’un régime totalitaire. Le tableau des bureaucraties nazie et soviétique est saisissant. L’auteur met en scène la lutte permanente entre l’homme et les mécanismes politiques qui finissent par le broyer. Une approche romancée des premières années de la seconde guerre mondiale, captivante et très originale.