Le goût des couleurs.

SÉRISIER Pierre

Marie vieillissante raconte, en témoin direct, l’implacable mise en place du destin d’hommes et de femmes ordinaires dans la tourmente de 1943. Il fallait la haine d’Eugène, gueule cassée de la Grande Guerre, envers son frère jumeau, le délire froid d’un SS tortionnaire et la conscience morale atrophiée de sa maîtresse française, pour que le Mal trouve son incarnation. C’est Hélène, la belle-soeur d’Eugène, qui devient la victime innocente de la volonté destructrice et morbide de ces trois personnages. Heureusement, quelques figures lumineuses traversent ces ténèbres, redonnant un peu de couleur à l’humanité.

La construction habile, en chapitres centrés sur un protagoniste, permet des flash-back éclairant l’histoire de chacun. Les personnages secondaires élargissent la palette des réponses humaines aux périodes d’exception. Un premier roman fort et glaçant sur les tréfonds de l’âme humaine.