Le faux pli.

ROUSSEAU François-Olivier

François-Olivier Rousseau a toujours rĂȘvĂ© d’un univers sans ride, sans Le faux pli phobique, symbole de mensonge et de vulgaritĂ©. S’il a fui la France, s’il lit encore et continue de voyager bien qu’il soit revenu de tout, c’est dans l’espoir, toujours déçu immĂ©diatement, d’échapper Ă  la rĂ©alitĂ© prosaĂŻque. Étapes de l’itinĂ©raire composant le rĂ©cit : BrĂ©sil, Paraguay, Uruguay, le fleuve Bacacay (Argentine), Chili, Île de PĂąques. Cette antithĂšse de touriste ordinaire, qui se dĂ©finit comme clandestin et dĂ©pressif, livre des impressions instantanĂ©es dĂ©sabusĂ©es et cyniques, Ă©maillĂ©es de multiples souvenirs et rĂ©fĂ©rences historiques littĂ©raires, cinĂ©matographiques. Mais, bien qu’apparemment misanthrope, l’écrivain prĂ©fĂšre les villes Ă  la nature et se laisse parfois sĂ©duire par un spectacle inattendu. Et les joies du dĂ©paysement viennent aprĂšs coup, le temps que le rĂȘve transforme la rĂ©alitĂ©.

 

Ce carnet de voyage dĂ©cousu, puisque prĂ©texte Ă  digressions, est plus austĂšre que les prĂ©cĂ©dents romans et scĂ©narios de l’auteur de L’heure de Gloire (N.B. oct. 1995). Mais il brosse un autoportrait original, Ă  l’écriture talentueuse, et un tableau inhabituel de l’AmĂ©rique latine.