Le diable tient la chandelle.

FOSSUM Karin

À la suite d’une mauvaise chute dans une cave, un jeune dĂ©linquant norvĂ©gien se retrouve paralysĂ© et Ă  la merci de la femme qu’il venait d’agresser violemment. Celle-ci, trĂšs laide, ĂągĂ©e de soixante ans, au lieu d’appeler les secours ou la police, assiste pendant plusieurs jours Ă  son agonie pendant que l’inspecteur Skarre le recherche.  AprĂšs un dĂ©but un peu lent, le lecteur sera fascinĂ© par la construction diabolique de ce roman qui s’enfonce inexorablement dans un concours de circonstances malheureuses. La meurtriĂšre, femme banale malgrĂ© ses troubles psychiques Ă©vidents, provoque successivement la compassion ou le dĂ©goĂ»t au grĂ© de sa confession. De mĂȘme, dans une ambiguĂŻtĂ© trĂšs dĂ©stabilisante, l’agresseur devenu victime oscille entre l’ange et le dĂ©mon. Les autres personnages, y compris l’inspecteur rĂ©current, sont tous trĂšs bien campĂ©s. Ce second roman de Karin Fossum traduit en français, aprĂšs Celui qui a peur du loup (NB avril 2005), confirme le talent et la subtilitĂ© de cette auteure.