Le détroit du loup

En Laponie, sur la mer de Barents, la petite ville de Hammerfest est le théâtre d’un drame au début du printemps. Un éleveur se noie dans le Passage du Loup avec une partie de son troupeau de rennes en transhumance. Peu de temps après le maire de la ville est victime d’une chute mortelle et d’autres morts suspectes surviennent. Dans cette zone arctique qui concentre le tiers des ressources fossiles de la planète, mais où les croyances ancestrales perdurent, des intérêts financiers sont en jeu. Le policier Klemet et son adjointe Nina sont sur les dents, d’autant que celle-ci est confrontée à sa propre histoire familiale. Olivier Truc, résident en Suède et journaliste correspondant du journal Le Monde, livre un second polar ethnique (Le dernier Lapon, NB octobre 2012), sur fond de guerre économique. On retrouve le thème des minorités samies avec leur sens du sacré et leurs traditions. Les portraits se résument à des archétypes : le héros, plongeur téméraire et arrogant, capitalistes grossiers, méchant Suédois à face de fouine, truand finlandais, agent immobilier véreux. Ce contexte du Grand Nord, de son mode de vie dépaysant, est l’un des intérêts du livre. Mais en contrepartie l’abondance de détails et de personnages noie l’intrigue et nuit au suspense dont l’intensité ne prend véritablement que dans la seconde partie.